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Cuisiner est pour moi un second langage. Ça m’a souvent permis de pallier aux difficultés à entrer en interaction avec l’autre. Il m’est plus simple de tendre un biscuit que de dire bonjour. J’ai cuisiné dans des cantines autogéré·es, j’ai cuisiné dans un séjour de vacances pour adultes, j’ai cuisiné sur des chantiers collectifs, j’ai cuisiné pour des groupes en résidence, j’ai cuisiné pour mes anniversaires, pour ma famille, pour mes ami·es. Je cuisine pour partager. Cuisiner me permet aussi d’appréhender mon corps, de faire vivre mes sens, vibrer ma langue, trembler mes papilles. J’aime faire de longues balades pour glaner et cueillir, m’accroupir dans les herbes, les ronces et les mousses. J’aime prendre le temps de conserver les saisons en bocal. J’aime transformer les fleurs en sirops pour les boire même au cœur de l’hiver. J’aime cuisiner et cela fait partie intégrante de ma pratique artistique en tant qu’outil et langage plastique accessible à toustes.